L’été est là. L’équipe RH tourne en effectif réduit, les managers sont sur les routes ou à demi-connectés, et les décisions importantes attendent « la rentrée ». Pourtant, des postes sont ouverts, parfois urgents. Alors, faut-il recruter maintenant ? Ou tout geler jusqu’à la mi-août ?
Dans l’industrie horlogère, la microtechnique ou la sous-traitance, recruter en pleine période estivale peut fonctionner – à condition de ne pas faire semblant.
Ce qui ne fonctionne pas (et qu’on voit trop souvent)
Publier une offre « parce qu’il faut bien avancer », sans personne pour trier, répondre ou relancer. Laisser les candidatures en attente, sans accusé de réception. Revenir aux postulants trois semaines plus tard, sans s’excuser du délai. Et s’étonner qu’ils aient déjà accepté ailleurs.
Le problème n’est pas l’été. Le problème, c’est le manque de structure. Recruter sans capacité de suivi, c’est créer de la frustration – côté candidat comme côté entreprise.
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Ce qui peut fonctionner (si on sait où on va)
Un poste de technicien SAV publié en été, bien formulé, visible et suivi avec sérieux, peut attirer un bon profil. Idem pour un opérateur CNC ou un planificateur production. Certains professionnels profitent de la période estivale pour consulter les offres, parfois même pour postuler.
Mais il faut être clair sur les délais. Promettre un retour « rapide » quand personne n’est disponible pour le donner, c’est abîmer la marque employeur. Mieux vaut dire : « nous revenons vers vous à partir du 15 août » que de laisser un silence de trois semaines.
L’été peut aussi être utile pour préparer le terrain : publier en fin de saison, organiser des entretiens visio allégés, planifier des embauches pour septembre. C’est plus sain que de subir la rentrée RH en mode panique.
Tout poste n’est pas adapté à un lancement estival
Il ne s’agit pas de recruter à tout prix en plein mois d’août. Certains recrutements – cadre intermédiaire, chef de projet, responsable logistique – nécessitent des validations multiples, des étapes complexes, une implication du management. Si vous savez d’avance que personne ne pourra prendre de décision, autant préparer, et attendre.
Mais pour des fonctions plus opérationnelles ou en tension (production, maintenance, SAV, informatique), l’été peut devenir une vraie fenêtre d’opportunité, surtout si les autres entreprises lèvent le pied. Moins de bruit sur les job boards, plus de visibilité pour votre annonce.
🎯 5 réflexes simples pour bien recruter en été
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Anticipez les validations avant publication : pas d’offre en ligne sans feu vert clair du manager et budget signé.
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Désignez un point de contact RH disponible (même à mi-temps) pour assurer le tri et les réponses.
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Adaptez le discours de l’annonce : précisez les délais de traitement, et mentionnez la prise de poste prévue.
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Faites simple : un échange téléphonique ou visio suffit souvent comme premier contact.
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Préparez les suites : si le recrutement ne peut aboutir avant la reprise, gardez le lien avec les bons profils. Un suivi bien fait vaut mieux qu’une précipitation mal assumée.
En résumé
Recruter en été, c’est une question de méthode. Le piège, c’est de faire comme si de rien n’était, alors que toute l’entreprise tourne à rythme réduit. Le bon réflexe, c’est d’ajuster ses pratiques à la réalité du moment : communiquer clairement, rester joignable, viser juste.
Dans notre secteur, les talents ne courent pas les plages. Si vous tombez sur un bon profil, soyez prêt. Sinon, soyez honnête. C’est aussi ça, une marque employeur sérieuse.