Quel rapport entre le célèbre écrivain, sa montre, le Ritz et son propriétaire ?
L’amitié, les montres, le style. Et Rolex.
«Quand je rêve d’une vie après la mort ou d’un paradis, cela se passe au Ritz de Paris», aimait-il à dire. Ernest Hemingway est sans doute l’un des écrivains les plus appréciés du XXe siècle et amateur de montres. Il obtient le prix Nobel de littérature en 1954 et le comité Nobel sa « maîtrise de l’art de la narration moderne ». Car Hemingway est célèbre pour sa prose concise et puissante qui comprend des titres comme The Sun Also Rises (1926), For Whom the Bell Tolls (1940), ainsi que The Old Man & The Sea (1952).
Comme (grand) amateur de garde-temps, il fut adepte de la montre bracelet (Photo 1957 Ernest Hemingway photographiée par Yousuf Karsh) et de cette Rolex Oyster Perpetual. S’agissant du modèle, je crois qu’il s’agit de la référence Rolex 6084… Mais seule la marque pourrait nous répondre en lisant ce post? Ernest Hemingway a écrit sur les montres et sur Rolex dans son livre Across the River and into the Trees : il compare la précision d’une Rolex Oyster Perpetual à celle du cœur humain, dont l’un peut être réparé et l’autre souvent pas.
Photo: Yousuf Kharsh
Extrait d’Hemingway à propos des montres :”C’est juste un muscle“, a dit le colonel. Seulement c’est le muscle principal. Cela fonctionne parfaitement comme une Rolex Oyster Perpetual. Le problème est que vous ne pouvez pas l’envoyer au représentant Rolex quand ça va mal. Quand ça s’arrête, vous ne savez tout simplement pas l’heure. Vous êtes mort.”
Ce que savent moins les gens (et ne dit pas cette photo !), c’est qu’il fut aussi heureux possesseur d’une montre gousset offerte par le propriétaire du Ritz ! Un temps où offrir une montre constituait l’une des plus belles preuves d’amitié, de celles que l’on consulte à chaque heure du jour et de la nuit. Aujourd’hui, c’est au cœur du palace parisien que trône “le bar Hemingway”, autre souvenir de cette amitié, d’autant plus que l’écrivain qui vécut et écrivit dans cet hôtel le libéra même de l’occupation nazie, en 1944. C’est après-guerre, en 1946, que Charles Ritz, fils du fondateur des lieux, César Ritz, offrit une montre de poche à Ernest Hemingway. Une pièce signée L. Leroy & Cie en or, un chronographe seconde sautante en l’honneur de son mariage avec la journaliste Mary Welsh, à Cuba.
Cette montre fut utilisée par le célèbre écrivain pour chronométrer les courses de chevaux. La quatrième épouse et veuve de l’auteur finit étonnamment par la rendre à Charles Ritz à la mort d’Hemingway, en 1961. Celui-ci en fera don ultérieurement à l’entrepreneur, éditeur et philanthrope Henry Dormann… et plus tard sa veuve, (encore une fois), qui proposera à Christie’s d’en assurer la vente. Elle fut adjugée chez Christie’s, à New York, pour près de 40 000 €, au double de son estimation.
Hemingway eut deux montres fétiches donc : une Rolex et une montre gousset !
Écrit par Alexis de Prevoisin : Expert Retail – Auteur de Retail Emotions