WATCH ÉMOTIONS : Guerre et horlogerie: entre perturbations et innovations

Triste anniversaire que celui des un an de guerre en Ukraine… Et d’évoquer avec vous le lien entre les guerres et les avancées technologiques horlogères. Loin de moi l’idée d’exposer un gain avec celle en cours – qui utilise le numérique et l’IA – mais de constater que les guerres ont fait progresser cette industrie durant ces périodes funestes de l’histoire, et ont aussi changé le devenir de certaines marques.

Guerre et horlogerie en quatre actes:

Quatre grands moments de guerre jalonnent l’histoire horlogère :


Acte 1 : La guerre de Sécession au US. Elle marque l’adoption de méthodes de production en masse dans les manufactures américaines pour fournir les soldats en montres de poche. On passe de la pendule maison à la montre gousset !


Acte 2 : L’essor des montres-bracelets durant la Première Guerre mondiale. La manipulation des armes et le besoin de précision « imposent » le passage de la montre au poignet (libérant une main pour charger et gardant la fonction d’information accessible a l’œil) sur les champs de bataille. On attribue à Omega les premières montres bracelet… à moins que l’inspiration vienne des montres-bijoux féminines à cadran caché !


Acte 3 : Le développement de montres pour pilotes d’avions durant la Seconde Guerre mondiale avec l’apport des fonctions de navigation avec l’aviation comme arme nouvelle, et la fourniture en masse à tous les soldats de guerre d’un garde-temps (l’histoire des dirty -dozen (lire article ici)).


Acte 4 : L’essor de la chronométrie de marine au Japon durant la Seconde Guerre mondiale pour équiper sa marine militaire. C’est l’origine des montres de haute précision pour chronométrer les JO de Tokyo, et, plus indirectement, de la Grand Seiko… et plus tard de la crise du Quartz.

L’histoire des guerres modernes est bien rythmée par le tic-tac des montres. Ce sont aussi les vétérans qui font entrer ces «modes» dans la sphère civile.

 

Coupure presse Air-King

Source images: Web

La Roley Air King: marketing en temps de guerre

Un paradoxe dans l’histoire des montres militaires ? La Rolex Air King est peut-être le plus énigmatique des modèles de guerre. Elle n’a été utilisée comme chronomètre par aucune force armée, mais de nombreux pilotes britanniques l’ont portée au poignet en temps de guerre. Une explication ? Le fondateur de Rolex Hans Wilsdorf, était un homme avec un grand sens des affaires. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se rend compte qu’aider les pilotes britanniques emprisonnés sur le territoire allemand assurerait un retour d’image notable sur les marchés anglophones en plein essor. Rolex commence alors à envoyer, avec les colis cadeaux de la Croix-Rouge, ses montres à certains pilotes de la RAF. Ce sont des modèles simples et robustes, auxquels les soldats s’attacheront et qu’ils montreront à leurs amis en rentrant chez eux. Propageant ainsi la popularité de la marque à la couronne sous le nom certainement évocateur de Air-King !

La guerre en Ukraine, en revanche, ne semble pas générer d’avancées horlogères jusqu’ici – par le numérique ? – sauf à perturber le marché et la distribution en Russie.

Chronique d’Alexis de Prévoisin – consultant Expérience Client, Retail, auteur de “RETAIL EMOTIONS, retail in motion”. Le titre dit tout : une montre X une personnalité X un style… Mon tout est une expérience, une émotion avec les montres !