WATCH ÉMOTIONS – L’histoire de James Cook, des chronomètres de marine et d’Arnold & Son.

Plonger dans l’histoire des 3 voyages de James Cook, du Pacifique et des chronomètres, c’est le suivre en Nouvelle Zélande, en Antarctique, en Nouvelles-Hébrides. Cook a fit découvrir ces terres à l’Europe tandis qu’il mettait fin au mythe d’un continent austral et permettait à l’horlogerie de grande avancées. Il faut relire Jules Verne et rencontrer la manufacture pour s’en rendre compte!

Une seconde expédition dans le Pacifique

Les observations du transit de Vénus le 3 juin 1769 et surtout les rapports de la seconde partie de l’expédition destinée à trouver l’hypothétique continent austral, que les savants situent alors dans les hautes latitudes de l’hémisphère sud (Australie et continent antarctique), incitèrent la Royal Society à relancer une série de campagnes d’exploration. Mais aussi le développement de nouveaux instruments…

Dès la fin de l’année 1771, cette institution ordonne à l’audacieux capitaine James Cook de préparer une nouvelle expédition dans les mers du sud, alors qu’il vient à peine de rentrer de la précédente. Ce brillant navigateur, fin cartographe et capitaine soucieux de la santé de son équipage – à qui il sert des aliments leur permettant d’échapper aux affres du scorbut – pose tout de même les conditions de son nouveau départ.

Lors du retour de sa première circumnavigation, l’échouage de l’Endeavour sur la grande barrière de corail lui avait servi de leçon. Pour réduire les risques de disparition en mer, faute de pouvoir être rapidement secouru, il exige de partir avec deux navires. Il faut par conséquent prévoir pour chacun d’eux au moins deux chronomètres. La raison de ce nombre : pouvoir réaliser des moyennes de temps en croisant les résultats et se prémunir d’éventuelles pannes. Le 28 novembre 1771, le Bureau des Longitudes, pour faire écho aux demandes de la Royal Society, décide que la montre K1 de Larcum Kendall sera embarquée à bord du vaisseau de James Cook. Seulement, il manque encore trois chronomètres pour compléter les équipements de bord de cette petite flottille.

Capitaine James Cook

James Cook par Nathaniel Dance-Holland (1776)

Les chronomètres de John Arnold à la rescousse

Apprenant cela, l’horloger britannique John Arnold informe les responsables qu’il est en mesure de fournir quatre montres marines pour la fin du mois de janvier 1772. Une fois remis, ces garde-temps à l’esthétique similaire, au point de les imaginer fabriqués en série, impressionnent les membres du Bureau.

Ils ne sont pas enfermés dans un boîtier en argent et posés sur un coussin pour les préserver des mouvements du bateau comme l’est la montre K1 de Kendall mais dans des boîtes en acajou dont le couvercle porte un disque de verre destiné à permettre la lecture des informations horaires au cadran. Ces instruments ne sont pas montés sur une suspension à cardan comme cela se fera plus tard. Toutefois, le choix fait par John Arnold d’habiller ses mécanismes de bois est dicté par le bon sens. En plus d’être thermiquement neutre, ce matériau absorbe une partie de l’humidité présente dans l’air.

Pour éviter de les exposer à trop de chocs thermiques, ces instruments sont remisés dans la cabine arrière des bateaux, disposant d’ouvrants sur la poupe et destinée aux officiers.

 

Embarquement des garde-temps

Dès le mois de décembre 1771, trois des quatre garde-temps attendus sont immédiatement confiés à l’Observatoire Royal en charge de contrôler leur bon fonctionnement. Selon toute vraisemblance, leur précision satisfait les contrôleurs, qui les jugent aptes à rejoindre le bord des deux embarcations de cette nouvelle expédition. Le 10 juillet 1772, l’horloger, à qui les commanditaires ont demandé de se rendre à Plymouth, met en route les montres marines N° 1, N° 2 et N° 3 à Drake’s Island. Les chronomètres N° 1 et N° 2 sont embarqués sous l’autorité de Mr Bayley sur le vaisseau Adventure, commandé par le capitaine Tobias Furneaux, et les montres N° 3 et K1 de Kendall suivent Mr Wales sur le HMS Resolution, commandé par James Cook.

Chronomètre de marine

L’un des chronomètres de John Arnold.

À l’épreuve du terrain

Durant cette expédition à laquelle participe le jeune Horatio Nelson, le futur vainqueur de la bataille navale de Trafalgar, seule la montre détenue par le Capitaine Phipps et la montre K2 semblent avoir fonctionné convenablement.

Mais ce n’est pas l’unique déconvenue à laquelle est confronté Arnold. Le 27 juillet 1774, Mr Bayley, en charge des chronomètres à bord de l’Adventure commandé par Tobias Furneaux lors de la seconde expédition du capitaine Cook, est de retour à Greenwich. Les deux navires se sont perdus dans les brumes de l’Antarctique et le capitaine de l’Adventure a pris le chemin du retour après avoir perdu plusieurs de ses hommes en Nouvelle-Zélande.

Pendant ce temps, le capitaine Cook continue son périple avec son équipage à bord du HMS Resolution. D’après les rapports du responsable des chronomètres, de ceux embarqués à bord, seul le N° 1 a continué de fonctionner durant les deux ans qu’a duré l’expédition, mais avec une erreur de précision d’une minute vingt-deux secondes par jour. De toute évidence, les lubrifiants employés sont pour partie responsables de ces erreurs chronométriques…

Aujourd’hui, Arnold & Son – dont les valeurs techniques ne sont plus à prouver et qui allie toujours esthétique, authenticité et exclusivité – se réinvente continuellement dans son approche pour rendre hommage au travail de John Arnold, un homme qui a apporté des solutions aux défis de son époque, notamment la précision et la fiabilité des garde-temps.

Alexis de Prévoisin –  Communication manager et Business consultant retail, spécialiste expérience client (auteur de Retail Émotions).