Le rideau est tombé sur l’édition 2025 de Watches and Wonders, qui s’est tenue à Genève avec une affluence toujours soutenue de professionnels, collectionneurs et passionnés. Plus de 53’000 visiteurs, un record, on fait le déplacement. Avec 60 marques présentes, dont plusieurs indépendantes remarquées et l’entrée de Bulgari aux côtés des autres maisons LVMH, le salon a confirmé son poids stratégique dans le calendrier horloger mondial.
Dans un climat économique plus tendu — notamment lié au ralentissement du marché chinois et à l’annonce de taxes à venir — les marques ont majoritairement misé sur la valeur sûre. Relectures de pièces emblématiques, complications raffinées — les quantièmes sont à l’honneur — boîtiers réduits dans l’esprit vintage et montres sport-chic ont dominé les vitrines. Une manière de rassurer, tout en continuant de séduire une clientèle fidèle, malgré une conjoncture plus prudente.
Certaines maisons ont néanmoins tenté de faire bouger les lignes, avec des lancements plus audacieux ou des offres recentrées sur des gammes plus accessibles, conscientes du risque d’un décrochage générationnel face à des prix toujours plus élevés. Le pari : réconcilier rareté et désirabilité, sans exclure les nouveaux entrants du marché.
On retiendra également une édition marquée par plusieurs anniversaires — l’occasion pour les marques de raconter, transmettre, et raviver leur ADN — mais aussi par une volonté partagée de faire de la montre bien plus qu’un simple objet fonctionnel : une expérience, une émotion, une pièce de culture.
Plus que jamais, le temps horloger se conjugue entre héritage maîtrisé et adaptabilité stratégique.
Article par Alexis de Prevoisin, expert retail et auteur de Store Impact & Retail Emotions
Photos par Dune de Prevoisin et Alexis de Prevoisin