La belle mécanique suisse tousse un peu. Après plusieurs années d’euphorie, l’horlogerie entre dans une zone de turbulence. Carnets de commandes qui se tassent, prévisions prudentes, et dans certains ateliers, le calme s’installe… trop calmement. Si vous êtes en poste fixe ou en recherche d’un CDI dans l’horlogerie, voici ce qu’il faut savoir — et surtout, ce qu’il faut faire — avant les vacances horlogères (du 21 juillet au 8 août).
Moins de bruit dans les ateliers… et plus de silence côté recrutement
Les chiffres sont clairs : selon la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FHS), le secteur a connu fin 2024 un ralentissement notable. Le nombre de personnes en emploi est resté stable (+0,6 %), mais 15 % des entreprises ont eu recours à la réduction de l’horaire de travail (RHT) – souvent sur les intérimaires, mais pas uniquement (source: FHS).
Conséquence directe : le marché du travail fixe se tend. Le recrutement se ralentit dans plusieurs manufactures, et les décisions d’embauche prennent plus de temps. Certaines marques temporisent à Genève, tandis que d’autres poursuivent leurs plans de recrutement de manière sélective. (source: Agefi).
Employés en poste : entre vigilance et préparation
Pas de panique, mais un bon conseil : gardez vos capteurs allumés. Même en poste fixe, la période actuelle appelle à rester actif sur trois fronts :
- Comprendre où va votre entreprise : Y a-t-il une réorganisation en cours ? Les commandes baissent-elles durablement ? Posez les bonnes questions (discrètement).
- Montrer sa polyvalence : Les profils capables de passer du T1 au T2, ou d’alterner entre assemblage et contrôle qualité, restent demandés.
- Se former, même à petite dose : Un module sur la micromécanique, une mise à jour sur les outils qualité ou sur un ERP industriel ? En période creuse, c’est le bon moment pour étoffer son profil.
Petit conseil maison : ne jamais confondre stabilité et immobilisme.
Ce que les recruteurs regardent (encore plus) en période de ralentissement
Dans un contexte tendu, les attentes évoluent. Les recruteurs deviennent plus exigeants mais aussi plus attentifs à certains signaux faibles :
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Capacité à s’adapter rapidement à différents postes ou environnements.
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Engagement et stabilité : avoir passé plusieurs années dans une entreprise est redevenu un atout.
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Autonomie et initiative : les collaborateurs capables de proposer des améliorations ou de gérer une tâche de A à Z sont recherchés.
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Compétences transversales comme la communication inter-équipe, le reporting ou le lean.
Bref, en 2025, on ne cherche plus seulement un bon technicien, mais un professionnel impliqué et „entier“.
En recherche de CDI ? Ciblez là où ça recrute encore
Malgré le ralentissement général, certains acteurs continuent à embaucher. Le cas emblématique: Rolex à Bulle, avec 2 000 postes prévus d’ici 2029. Mais aussi certaines PME actives dans la haute horlogerie ou la micromécanique de précision, qui recrutent plus discrètement.
Les candidats qui s’en sortent le mieux ?
- Ceux qui savent adapter leur CV aux codes de chaque entreprise.
- Ceux qui ciblent leur candidature avec précision, en comprenant la réalité terrain de chaque employeur.
🌡️ Que faire avant le 21 juillet ?
- Mettre à jour son profil Job Watch, même si on n’envisage pas de bouger immédiatement. Une visibilité continue, c’est une candidature prête à être activée à tout moment.
- Se renseigner sur les formations de courte durée : notre plateforme de formation et coaching Job Watch propose des modules spécifiques à l’horlogerie et à la microtechnique, adaptés aux réalités du terrain.
- Faire le point sur ses compétences clés : nos coachs certifiés peuvent vous aider à identifier vos forces, vos zones d’ombre, et vos leviers de progression.
- Et pourquoi pas, prendre un café avec un collègue RH ou un ancien chef d’atelier. L’info circule mieux en off, et les conseils informels sont parfois les plus précieux.
En résumé
La montre ne s’est pas arrêtée, mais elle tourne un peu au ralenti. Pour les employés en poste (ou non), l’enjeu n’est pas de paniquer, mais de garder une longueur d’avance.
Connaître son environnement, entretenir ses compétences, et rester visible : trois clés pour passer un été tranquille, sans mauvaise surprise au retour des vacances.